lundi 1 février 2010

tu seras une femme ma fille


J’ai bien aimé ce livre, il se lit vite, facilement. Il répond tout à fait aux critères "réclamés" par l'édititrice de Nathalie Rykiel : un livre dont « la femme qui rentre de son travail le soir, dans le RER » ne décroche pas.

Mais c’est un livre qui m’a à chaque fois laissé triste ou avec un vague à l’âme. Je me suis dit que j'aimerai être cette femme ou que j’aurai aimé qu’elle soit ma mère.
J'aimerai être cette femme accomplie personnellement et professionnellement, entourée de ses filles, de ses amies,  aimée de sa mère, de ses amants.  J’aimerai être cette femme qui trouve sa voie professionnellement, qui réussit à se démarquer de sa mère, qui  se crée des mondes à son image à l’intérieur de l’univers imposant de sa mère, et dont la place au sein de la Maison de Couture s’affirme progressivement mais magistralement !
Je suis impressionnée par ses réalisations et par ses audaces.
Et je suis envieuse aussi de l’aura de sa mère dont elle a bénéficié, de cette force et de cette confiance qui se lègue dans cette famille.
J’aurai aimé qu’elle soit ma mère, qu’elle me transmette sa féminité, sa séduction, ce lien mère-fille tissé avec sa propre mère, la bienveillance de ses amies et de ses proches, cet esprit clanique, protecteur…
J’ai été émue par les pages où elle parle de ses filles. On y ressent tout l’amour d’une mère, mais plus encore : de l’admiration… Il me semble que c’est rare qu’une mère utilise ce mot en parlant de ses enfants. Et du respect aussi, pour ce qu’elles sont, pour leurs différences…  Je trouve ça très fort, précieux.

J’ai été touchée également par les passages où elle évoque son frère et sa cécité. Elle a cette phrase très belle « Ma mère est brisée, mais se tient droite », ça donne une dimension romanesque au personnage de Sonia Rykiel. 
En résumé, un livre qui décrit beaucoup d’amour et de respect entre une mère et une fille, entre une mère et ses filles, mais dont on sent que l’envie narcissique de laisser une trace, de marquer de son empreinte dépasse le besoin vital d’écrire et de s’exprimer. On sent une composition du récit un peu forcée, comme si l’auteur s’appuyait sur une trame ou un questionnaire fourni par l’éditeur.

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