samedi 31 décembre 2011

Holidays spirit



Dernier jour de l’année, alors que tout le monde prépare fébrilement son réveillon, j’ai vendu mon service de table sur Le Bon Coin.

C’est une femme d’une quarantaine d’années qui est venue me l’acheter, elle vit dans le 7ème arrondissement de Paris et a toute la panoplie qui va avec le quartier : lèvres pulpées, parka Moncler et bracelet Cartier au poignet. Elle était ravie, limite émue de pouvoir compléter son service de la même marque et de pouvoir offrir à ses 16 convives de ce soir une parfaite table de fête.
Et moi de la voir toute en joie, ça m’a réjoui aussi ! J’adore acheter ou vendre sur eBay ou Le Bon Coin !

Ma démarche n’est pas dans un souci écologique dans le but de limiter la production de biens.
Au-delà du fait que ça me permette de me débarrasser de vêtements ou de meubles sans trop culpabiliser, j’adore l’idée de transmission. J’aime savoir que les objets que j’ai choisis, aimés ne finissent pas au rebus mais passent à une autre personne qui va avoir le même plaisir à les accueillir !
J’aime être secrètement liées à d’autres personnes dans le monde (j’ai vendu une fois une paire de bottes Isabel Marant à une Californienne !) et me dire que nous partageons les mêmes goûts dans tel ou tel domaine.

En fait eBay et Le Bon Coin c’est comme un immense site de rencontres de personnes par affinités !

Et d’ailleurs, je suis en train de vendre sur eBay un bureau Florence Knoll et il se trouve que la personne qui va l’acheter est une personne dont on m’a conseillé, il y a quelques mois, de me rapprocher pour m’inspirer de sa démarche professionnelle.
Et moi je dis que ça, ce n’est pas une coïncidence, c’est une preuve ;-) !

Bon Réveillon A Tous et Très belle Année 2O12 !

jeudi 29 décembre 2011

terrain de je


En février 2011, je finissais mon année et demi d’études à « l’école de la mode », comme la nomme ma petite nièce de 7 ans. Presqu’un an après, je suis nostalgique, j’y pense encore comme une parenthèse enchantée. Et pourtant, ça a été un an et demi de travail acharné, de remises en question, de doutes, de larmes parfois, mais aussi de découvertes, d’exaltation, de moments partagés, de confiance retrouvée.

J’ai vécu cette école comme un retour à l’enfance, un espace protégé, privilégié, pour apprendre, pour se construire, un grand terrain de jeu, un espace d’expérimentation.
Etait-ce le fait qu’on n’était pas noté (ou plutôt que nos notes ne nous étaient pas communiquées) qui faisait que je me sentais libre d’essayer, de tenter, de proposer. Que je me sentais en sécurité aussi, protégée, comme si ce qu’il se passait ici n’aurait pas de conséquences sur la vraie vie. Ici nous étions autorisés à tester nos idées, se lâcher, dépasser nos limites.

Bien sûr cette vision est un peu utopique, il y avait bien des passerelles avec la vie réelle. Les intervenants étaient pour la plupart des professionnels de la mode et les étudiants gravitent également autour de cet univers.
Alors pourquoi je n'essaierai pas de prolonger cet état d’esprit de liberté, d’expérimentation et de découverte dans ma vie professionnelle aujourd'hui ?

jeudi 1 décembre 2011

seul au monde...

Je reviens sur l’expo de Diane Arbus. 
Une photo m’a particulièrement touchée, 
elle fait partie d’une série de photos prises à l’occasion d’une course de bébés en couches (!!!). On y lit toute la détresse sur des visages poupins de bébés en larmes.

J’ai été saisie par le visage désemparé de l’enfant, ses yeux dilatés baignés de larmes, sa bouche déformée par les pleurs, ses petites mains qui se rejoignent presque dans un geste de supplique.
Et la présence de la mère, absente, sombre, sans visage, dont le noir des cheveux fait écho à la silhouette inquiétante des arbres en arrière plan.

mercredi 30 novembre 2011

l'étrangeté ordinaire de Diane Arbus


J’ai été voir Diane Arbus au musée du Jeu de Paume aujourd’hui. D’elle, je croyais qu’elle photographiait exclusivement les « freaks », les marginaux, montres humains, bizarreries de la société.
En fait, il s’avère que son travail porte plus largement sur les classes populaires de l’Amérique des années 50 et 60. Elle a tout de même un intérêt pour les personnes qui échappent à leur condition, qui sortent du cadre, d’où les nombreuses photos de transsexuels, nudistes…

Ses photos ne reflètent pas pour autant une tendresse pour ses personnages, il n’y a pas une volonté de pathos non plus. On y voit une distance avec le sujet, elle se contente de montrer.
La plupart des photos ne sont pas des clichés pris sur le vif, le sujet pose. Mais l’objectif de Diane Arbus n’est pas de présenter les personnages sous leur meilleur jour, de les magnifier, mais de les montrer simplement tel qu’ils sont dans un décor familier.

Tout cela donne des photos sombres où règne une certaine étrangeté, par le côté cru de l’intimité mise en avant, l’aspect parfois glauque des personnages ou du décor, l’absence de recadrage qui révèle des ombres ou des détails d’un objet hors champs.

Son univers me rappel celui d’un photographe de mode que j’aime particulièrement, Juergen Teller chez qui on retrouve des photos intimistes, prises de prés, avec un cadrage volontairement approximatif, des personnages qui ne posent pas, des décors vieillots, des détails du quotidien visibles, un style faussement ordinaire.

Diane Arbus au Jeu de Paume, jusqu’au 5 février 2012

jeudi 17 novembre 2011

Mourir Auprès de Toi

Les vidéos virales de marques, je suis sure que vous en connaissez tous. Depuis quelques années, on assiste à une multiplication de ce format de communication et les marques de mode rivalisent d’idées et de créativité pour mettre en scène une collection ou leur univers.

D’abord, parce que le développement d’Internet a donné aux marques la possibilité de diffuser à moindre coût du contenu vidéo. Les prix prohibitifs des campagnes de publicité télé tiennent à l’écart depuis toujours les marques de mode du média vidéo.

Et puis, si les marques veulent renforcer leur présence sur le web et faire partie des discussions dans les réseaux sociaux, elles doivent diffuser du contenu qui sera repris dans les blogs, Facebook, Twitter, YouTube et autres médias sociaux, pour faire un buzz.

En la matière, il semblerait que les registres du drôle, de l’émotionnel, du dramatique, du sensationnel et de la provocation assurent à leurs auteurs de grandes chances de succès.

Je ne vais pas revenir sur toutes les vidéos qui m’ont marquées cette année, mais je voulais vous faire partager le petit clip de la créatrice d’accessoires Olympia Le Tan qui met en scène les personnages brodés sur ses minaudières, personnages qui s’inspirent de couvertures de livres anciens. Il a été réalisé par Spike Jonze (le réalisateur de « Dans la peau de John Malkovitch ») suivant la technique du stop motion (succession d’images sur une bande son), c’est la grande mode en ce moment.
J’aime son univers à la fois impertinent, comique et poétique…Je ne me lasse pas de le revoir, c’est un vrai coup de cœur !


mardi 11 octobre 2011

Reminder

“Your time is limited, so don’t waste it living someone else’s life, Remembering that you are going to die is the best way I know to avoid the trap of thinking you have something to lose.

You are already naked, There is no reason not to follow your heart.
Don’t let the noise of other’s opinions drown out your own inner voice, Stay hungry, stay foolish.”

Steve Jobs

mardi 6 septembre 2011

en mal d’inspiration


En ce moment impossible d’écrire, je n’ai pas d’idées, d’envies, de la curiosité pour rien.
Je ne flâne plus le nez au vent mais tête baissée, le nez pointé vers mes baskets que je traine désabusée…
Pourtant il y a eu le mois d’août, avec Paris désert et quelques jours de vacances aussi qui auraient pu me permettre de ralentir, lâcher prise, prendre le temps de regarder autour de moi, m’inspirer.
Mais ça n’a pas fonctionné, c’est dire dans quel état je suis…
Même mes errances sur internet (un jour il faudra que je fasse un post sur l’errance, une nécessité absolue pour moi) ne me permettent plus de me libérer de l’étau qui m’enserre.
Au lieu de me ressourcer aux grés des blogs j’ai l’impression, à la lecture de chaque page, de me heurter aux parois de verre d’un labyrinthe sans fin.

Jusqu’à la découverte ce matin de ce blog http://quietlyaround.blogspot.com/
Sa « base line » (désolée pour le terme marketing, déformation professionnelle !) résume bien ce qui m’a touché : « Petites Aventures, Grands Etats d’Ames ».
C’est une sorte de journal de bord d’une française qui vit en Grande Bretagne et qui aborde des sujets du quotidien livrés de façon simple, sans détours, mais avec beaucoup de retenue. A première vue ça peut sembler sans intérêt, mais l’écriture vraie, juste, me touche et a sur moi un effet libérateur.

Ce blog me rappelle d’ailleurs un autre blog (qui s’est arrêté il y a un an) qui m’avait donné envie de commencer le mien  : http://www.another-room.blogspot.com/.  Et coïncidence, son auteur est elle aussi une française qui vit en Grande Bretagne !

lundi 25 juillet 2011

Cannes



J’aime cette ville.
Pas le Cannes du Festival avec ses paillettes et sa frénésie.
Pas le Cannes des palaces, des boutiques de luxe et des belles voitures.
Ni le Cannes des plages bondées de touristes avides de soleil pendant les mois d’été.
Mais le Cannes de toujours, avec sa lumière et son ciel d’un bleu profond, sa mer apaisante et le rose de ses montagnes à l’horizon.
Sa Croisette un brin désuète bordée de hauts palmiers, de pins parasols et d’immeubles des années 70. Le Carlton et le Martinez, vestiges d’une autre époque.
Le calme de son port quadrillé de bateaux orgueilleux où je vais courir tôt le matin.
Ses villas secrètes cachées dans les hauteurs et la langueur de ses  petites rues discrètes égayées  de Lauriers roses et de Bougainvilliers où j’aime me perdre.
Par moment, lorsque je regarde la ville, j’ai l’impression que le temps s’est arrêté et je retrouve les images de mon enfance…

mercredi 13 juillet 2011

Kenzo, quand la fiction rejoint la réalité


Hier on pouvait lire que Kenzo ne renouvelait pas Antonio Marras dans ses fonctions de Directeur Artistique de la marque. Aujourd’hui on  apprend que c’est le duo de fondateurs des boutiques multimarques américaines Opening Ceremony (un peu l’équivalent de notre Colette), Humberto Leon et Carol Lim,  qui prend la relève.

Retour en arrière, il y a 6 mois.
Dernier grand projet de mon année et demie d’étude de l’univers de la mode. Dossier qui fait la synthèse de tous les cours que nous avons eus : la recherche d’un nouveau directeur artistique pour une Maison de Mode.
Maison étudiée : Kenzo !...

J’aurai aimé vous dire que certains d’entre nous avaient vu juste en désignant ce duo, mais ce n’est pas le cas. Et puis tant mieux, parce que ce choix très audacieux de personnalités qui n’ont jamais créé une véritable collection ni géré les contraintes du calendrier de la mode, ouvre de nouvelles perspectives à la création de mode !
Et ces deux là sont tellement en phase avec l'air du temps et sont connectés à un milieu artistique et intellectuel éclectique, tellement pointu, authentique, novateur (musiciens, réalisateurs, directeurs artistiques, photographes, acteurs….) qu’ils font partis de ceux qui influencent les images de mode, et créent la tendance.

Nul doute qu’ils vont étoffer et enrichir de façon incroyable l’univers de Kenzo qui va devenir la marque à suivre comme l’est Céline depuis l'arrivée de Phoebe Philo.
Je suis impatiente de voir leur première collection !

lundi 27 juin 2011

29 ways to stay creative

En ce moment c’est une période particulière pour moi, je me suis donnée quelques mois avec pour seul objectif de flâner le nez au vent, pour écouter mes envies et découvrir ce qu’il peut en ressortir.
Ca a l’air très excitant dit comme ça, mais en vrai, la nature ayant horreur du vide, ce n’est pas si facile de se laisser aller, expérimenter, perdre du temps, ne rien faire mais rester dans une dynamique quand même…
Lors de mes errances sur la toile (une de mes activités favorites) je suis tombée sur cette petite vidéo qui m’a fait l’effet d’une grande bouffée d’air ! C’est exactement les conseils et encouragements que j’avais besoin d’entendre.

vendredi 24 juin 2011

Appropriation Art : Richard Prince à la BNF


De l’artiste américain Richard Prince, je ne connaissais pas grand-chose, à part sa fameuse collaboration avec Marc Jacobs chez Louis Vuitton en 2008 qui a donné cette ligne de sacs en toile monogramme colorisée, recouverte de « jokes », ces petites histoires drôles typiquement américaines.
J’ai découvert à la BNF un travail plus complexe qu’il n’y parait, qui puise dans la culture et la société de consommation américaine des années 70. Une œuvre constituée d’assemblages de romans de gare, de publicités de magazines, d’illustrations, d’autographes que Richard Prince collecte, photographie et recompose.

J’en suis sortie à la fois emballée et énervée, comme souvent lorsque je vais voir une exposition d’un artiste qui fait de « l’Appropriation Art ».
Emballée parce que je suis en admiration devant ces artistes (comme Sophie Calle ou Jacques Villeglé) dans la lignée de Marcel Duchamp qui prennent la liberté de proposer de nouvelles formes de créations qui font un véritable pied de nez aux académismes. Je trouve leur démarche tellement inspirante et libératrice !
Mais énervée parce que leur travail me semble accessible (je sais que ça peut paraitre complètement présomptueux… ou naïf ?) et je m’en veux de ne pas prendre d’avantage le temps d’explorer d’autres formes artistiques, de sortir des sentiers battus, de tester, d’écouter mes instincts.

Ceci dit, au-delà de ce ressenti, je m’interroge régulièrement sur ce qui fait qu’un artiste plutôt qu’un autre émerge et obtienne la reconnaissance du public. Est-ce un réseau de relations influentes qui favorise la diffusion de ses œuvres ou leur donne un certain crédit ? Le talent exceptionnel de l’artiste ? Un travail qui fait écho à l’air du temps ? Un charisme, une confiance en soi, une persévérance ? Ou peut être un mélange de tout ça…
Richard Prince à la BNF Mitterrand jusqu’au 26 juin 2011

lundi 30 mai 2011

Anish Kapoor au Grand Palais : l'origine du monde

La Bête d'Anish Kapoor est organique, sexuée et sexuelle.

Elle nous laisse pénétrer dans ses entrailles rouges sang, chaudes, irriguées par des vaisseaux géométriques, où gronde le bruit sourd de l'extérieur.



Elle s'offre à nos yeux sous la lumière crue de la verrière du Grand Palais et s'étale, tentaculaire et impudique en encombrant la nef.
 



Le Léviathan d'Anish Kapoor au Grand Palais - jusqu'au 23 juin

lundi 23 mai 2011

être un artiste

"Etre un artiste c’est avoir une vie intérieure et la prendre au sérieux.
Chaque jour j’explore ma vie intérieure et des gens la regardent"

Anish Kapoor - interviewé dans Les Echos

samedi 5 mars 2011

Dior AH 2011 : Galliano, es tu là ?

crédit photo : FashionMag.com
Hier c’était le défilé Dior Automne Hiver 2011.
D’habitude les défilés Dior ne sont pas ceux que je regarde en priorité. Ils influencent peu la tendance, sont toujours « too much », peu portables, très bling bling.
Cette saison j’étais très curieuse de voir ce qu’allait être la présentation Dior, sans la touche finale et surtout le très attendu salut théâtral de John Galliano.


Et j’ai été sous le charme, je dois l’avouer ! Le Dior du talentueux Galliano, débarrassé des excès du créateur, est très désirable.
Les silhouettes ont été épurées, simplifiées. Les coiffures et les maquillages outranciers qui travestissaient les mannequins en de véritables cocottes ont été adoucis. La démarche forcée des filles s'est muée en une démarche souple, pleine de légèreté et d’allant. Les vêtements avaient la juste dose de glamour. Les matières précieuses (taffetas de soie, mousseline de soie, pane de velours, fourrure) sont révélées !
Le premier passage m'a beaucoup intrigué : c’est une jeune femme vêtue d’une cape et de grandes bottes de couleurs sombres. Un large chapeau en feutre cache son visage. Elle a une démarche saccadée, une présence mystérieuse et des poses théâtrales qui rappellent les saluts de John Galliano. Comme si son esprit flottait une dernière fois sur le défilé…
Si c’est une attention de la Maison Dior pour le créateur à l’origine de cette collection,  je trouve que c’est très élégant.
En tous cas, ce défilé a démontré la véritable capacité de Dior de faire des vêtements portables !
J'ai beaucoup aimé l'esprit très bohême chic de la collection : la palette de couleurs automnales dans  des tons de bleu pétrole, lie de vin, vert olive et brique. Les larges chapeaux en feutre, les précieux cols en fourrure, kes knickers en velours et les petites lunettes de soleil rondes.


crédit photo : FashionMag.com




lundi 7 février 2011

Que tes larmes irriguent

Hier est morte la romancière et poète Andrée Chedid.
Ce poème d'elle m'inspirait et me portait quand j'étais plus jeune.

Je le recopiais dans mes agendas pour l'avoir toujours avec moi.

Jeunesse

Jeunesse qui t'élance
Dans le fatras des mondes
Ne te défais pas à chaque ombre
Ne te courbe pas sous chaque fardeau
Que tes larmes irriguent
Plutôt qu'elles ne te rongent
Garde-toi des mots qui se dégradent
Garde-toi du feu qui pâlit
Ne laisse pas découdre tes songes
Ni réduire ton regard
Jeunesse entends-moi
Tu ne rêves pas en vain.

mercredi 2 février 2011

cette indispensable main sur l'épaule

Élisabeth et moi - 1931

Cette photo, intitulée "Elisabeth et moi", est un recadrage par le photographe André Kertész d'un autoportrait où il pose avec sa femme.

J'adore cette photo.
Pour la sobriété de l'image, de l'attitude de la femme, le noir et blanc.
Pour la façon très moderne dont la photo est recadrée pour ne dévoiler qu'une partie du visage de sa femme, sa "moitié".
Et surtout, surtout pour cette main, enveloppante, rassurante, posée fermement sur son épaule.
Cette main détachée de tout mais qui semble indissociable de qui elle est.

André Kertész au musée du Jeu de Paume, jusqu'au 6 février 2011

jeudi 27 janvier 2011

lundi 24 janvier 2011

berceuse



J'écoute en boucle cette chanson en ce moment.
Elle est triste, elle parle de la mort d'un être cher, mais ces paroles murmurées avec beaucoup de retenue et d'acceptation m'apaisent.

dimanche 23 janvier 2011

la magie du défilé

Je suis allée au défilé du jeune créateur Tillmann Lauterbach hier.
J’ai beaucoup hésité à y aller : c’est une ligne homme, un créateur peu connu, un défilé modeste… bref, je faisais déjà ma blasée après un maigre palmarès de 3 défilés !!! C’est n’importe quoi…
Au final, comme d’habitude, la magie a opéré !
Je me suis sentie transcendée, transportée ! J’étais très émue, avec cette impression que ça touchait une vérité en moi.
J’ai trouvé le défilé d’une beauté à en pleurer. Mais pas une beauté classique.
L’étrangeté d’abord, avec une musique sourde qui semblait sortir des profondeurs de la terre, qui montait et m’enveloppait.
La fragilité, du visage pale et émacié des mannequins, de leur longue et fine silhouette. La dureté, de leurs traits aussi.
La radicalité des silhouettes sombres et brutes.
Et la pureté des coupes, du tombé des matières.
Le défilé a eu lieu dans un hôtel particulier du Marais, dans une petite pièce typique des appartements parisiens du 18ème, surchauffée par des spots qui projetaient une lumière crue. Le lieu et l’ambiance du défilé étaient en totale opposition avec l’esprit de la collection. Mais peut être que c'est cette proximité entre le public et les mannequins ou ce décalage entre le lieu et les silhouettes qui défilaient qui a permis à cette beauté brute de surgir ?
Et puis, dans ces défilés un peu underground, il y a toujours des personnages ! J’aurai aimé avoir le talent pour les prendre en photo et les présenter… Certains étaient vraiment étranges. Je suis sure que ça participe à l’ambiance du défilé aussi.