dimanche 20 janvier 2013

Tendance motif : les rayures

J’ai remarqué ces dernières années que les tendances deviennent transverses et se retrouvent dans tous les domaines liés à la création. Je ne sais pas si le phénomène s’amplifie grâce à la facilité de diffusion des informations sur le net ou si c’est moi qui suis plus attentive, toujours est-il que je repère de plus en plus souvent les mêmes couleurs ou motifs sur les défilés et dans des éléments de décoration ou de design.

C’est le cas actuellement avec la rayure : que ce soit en mode ou pour toute autre forme de création, les rayures graphiques bicolores sont partout.
 
Est-ce l’influence de l’exposition Monumenta de Buren au Grand Palais cet été qui aura au final  fait d’avantage parler des célèbres colonnes de la cour d’honneur du Palais Royal que de l’exposition en elle-même ? Ou un clin d’œil au code barre, emblème de notre société de consommation ? 

Cette omniprésence de rayures me fait aussi penser à la fameuse scène du film de William Klein « Qui êtes-vous Polly Maggoo », une comédie satirique sur le milieu de la mode en 1966, où l’on voit de jeunes mannequins habillées de larges rayures noires et blanches se confondant au papier peint du même motif. 

Alors qu’elle soit fine ou extra-large, sage ou hypnotique, minimale ou psychédélique, voici comment va s’exprimer la rayure en 2013.
 
Sur les podiums printemps été 2013, la rayure était omniprésente dans les collections de Marc Jacobs (et sur sa campagne de pub, j'en parlais ici), Dolce & Gabbana, Balmain et on la retrouve également chez beaucoup d’autres créateurs. 
final Marc Jacobs PE 2013
 
Dolce & Gabbana PE 2013
 
Balmain PE 2013
Michael Kors / Dior / Jonathan Saunders PE 2013
Cette tendance n’est pas prête de s’essouffler puisque Stella McCartney l’a mise à l’honneur dans sa pré-collection automne  2013 qui vient d’être présentée. Le noir et blanc prédomine, mais on trouve aussi d’autres duo de couleurs.

Et on peut être rayée jusqu’au bout des ongles, même le nail art a succombé au motif zébré.
défilé Gareth Pugh PE 2012

Au niveau de la décoration, la rayure est partout : sur les murs (papier peint Ferm Living, la rayure verticale est plus chic que la rayure horizontale, elle donne de la hauteur aux pièces) ou au sol, ou encore au plafond avec par exemple la suspension Vertigo chez Petite Friture. Le côté graphique structure l’espace et donne une touche d’élégance.


En communication la rayure investit les supports : Séphora en a fait la toile de fond d’une opération commerciale au mois de novembre et la graphiste Leslie David s’en amuse pour animer le générique de l’émission « La mode, la mode, la mode » sur Paris Première.

Enfin, même l’art s’intéresse aux effets optiques des rayures. En octobre, la Galerie Matignon à Paris a mis en avant le travail du photographe et réalisateur français Francis Giacobetti à travers une série de corps nus habillés de raies de lumières 

Et le Centre Pompidou de Metz expose en ce moment les hypnotiques « wall drawings » de l’artiste américain conceptuel Sol Lewit.

jeudi 10 janvier 2013

how can you forget to breathe ?

"Portrait en eaux troubles" du photographe Jacob Sutton
C’est difficile d’écrire régulièrement dans un blog, j’admire vraiment toutes les bloggeuses connues ou moins connues qui s’astreignent à le faire. Je suis sure que toutes me répondraient  qu’écrire c’est un besoin, c’est vrai pour moi aussi, mais pourtant certains jours rien ne vient.

La bloggeuse Maï que j’adore pour sa simplicité et sa joie de vivre en parle d’une certaine façon dans son dernier post : elle a un gros chagrin qu’elle ne souhaite pas partager mais qui justement l’empêche de partager autre chose avec ses lecteurs.
Ça résume vraiment mon ressenti : certains jours je me sens ailleurs, comme en lévitation dans mon propre corps, crispée par un projet qui n’avance pas comme je voudrais ou assaillie par des pensées négatives, incapable de prendre du recul. Et puis il y a ces moments où comme Maï, j’ai un gros chagrin qui remplit tout mon esprit et détruit sur son passage la moindre initiative ou envie.
Dans ces moments je me sens comme en apnée, je ne respire plus, je survis. Et mes petites antennes capables de voir de la grâce et de la poésie dans le quotidien, ces antennes qui hument l’air du temps à l’affût de nouvelles idées, tendances ou concepts sont lamentablement recroquevillées.  Je suis comme amputée d’un sens.
Alors inutile de vous dire que ces jours là, plus rien ne sort, je n’ai plus d’inspiration et tout ce que j’écris est sans âme (et même si ce n’est pas le cas, mon esprit se charge de m’en convaincre).

Et pourtant, souvent il suffirait que je me pose, que je prenne quelques  grandes inspirations pour m’alléger et repartir…  
How can you forget to breathe ?
Je me souviens que lorsque j’ai vu cette phrase au détour d’une errance sur internet, elle m’a tout de suite accrochée et j’avoue que je n’ai pas cherché à comprendre pourquoi… ces mots me faisaient du bien, c’était ce que je voulais pour ce lieu un peu particulier qu’est un blog. Ce n’est que récemment que j’ai réalisé à quel point ils faisaient sens…

Pour finir ce post d’un jour "sans", j’avais envie de partager avec vous ces vers du poète irlandais William Butler Yeats (1865 - 1939 - prix Nobel de littérature en 1923) qui m'évoquent l'idée que je me fais de ce blog :
"Je suis pauvre et n'ai que mes rêves.
Sous tes pas je les ai déroulés.
Marche doucement car tu marches sur mes rêves."