dimanche 25 mai 2014

Bill Viola, sculpteur de temps

© Bill Viola Ascension Bill Viola Studio, Long Beach, Etats-Unis Photo Kira Perov

Je me suis retrouvée au Grand Palais ce jour là avec l’envie de m’immerger dans une exposition pour m’échapper de mon quotidien. Trop de queue pour Monumenta ou Robert Mapplethorpe, restait Bill Viola que je ne connaissais pas.

Dès l'entrée, on est baigné dans une atmosphère étrange : un dédale de salles plongées dans le noir, des vidéos, rien que des vidéos, des installations de toutes sortes d’où défilent en boucle des films au ralenti qui questionnent la vie, la mort, le temps qui passe.
Des sons sourds qui s’échappent comme des chuchotements, inquiétants, enveloppants.
L’obscurité qui isole et offre un rapport à l’œuvre presque exclusif.

Et ce même principe : les images s’égrènent lentement pendant de longues minutes où les yeux rivés sur l’écran on tente de saisir le moindre changement. Puis soudain, une accélération et tout se transforme subitement, subtilement, sans qu’on y ait prêté attention. Peut-être est-ce la façon de Bill Viola de nous pousser à ralentir, à observer, à prendre le temps que notre époque ne prend plus ?

Alors on calme son impatiente, on se cale sur le rythme des vidéos, et les minutes commencent à s’oublier, à s’allonger, à s’arrêter. La sensation de percevoir le monde de loin, plongé dans un univers onirique ou dans un état quasi méditatif.

Une visite comme une expérience sensorielle, un parcours introspectif qui repose, apaise et fait du bien.
Claustrophobes et personnes speed s’abstenir.

Bio expresse :
  • Artiste américain né à New York, âgé de 63 ans.
  • Étudie l’art plastique à l’Université de Syracuse à New York, puis s'intéresse rapidement à la musique électronique.
  • Sa fascination pour le son le pousse à intégrer la section expérimentale tournée vers les arts visuels. Il y découvre l’art vidéo qui lui permet, au-delà de l’aspect pratique, de nourrir une réflexion sur le lien existant entre le son et l’image.
  • En 1972, il commence à mettre en place des installations vidéo et participe à cette effervescence qui entoure ce nouvel art dans des manifestations avec des artistes comme Nam June Paik, Bruce Nauman, Richard Serra.
  • Traversé par un questionnement existentiel omniprésent depuis un accident dans son enfance où il manque de se noyer, il entame, vers le milieu des années 1970, une quête spirituelle qui le mène au Japon chez un maître zen ou dans le nord de l’Inde dans des monastères bouddhistes.
  • Dans ses réalisations, Bill Viola tente, à travers une démarche intimiste, d'explorent l'espace-temps et d'exprimer son cheminement émotionnel et spirituel.
  • Sa signature est l'usage récurent du slow motion
  • Considéré aujourd’hui comme l’un des pionniers de cet art, il est probablement celui qui a été le plus loin dans l’expérimentation du genre.

Bill Viola au Grand Palais jusqu’au 21 juillet 2014
L’exposition réunit plus de vingt œuvres (qui durent de 7 à 35 minutes) depuis ses débuts jusqu'aujourd’hui.


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